jeudi 20 décembre 2012

Les STI2D au lycée Artaud à la fin 2012


 Eviter le point de rupture.

le SNES continue à revendiquer une remise à plat de la réforme et un abandon du changement de discipline imposé pour tous les collègues.

L'enseignement technologique doit avoir un avenir en France car il est une des voies de la réussite scolaire et il correspond à un besoin pour la formation de techniciens et ingénieurs pour le pays.

Néanmoins, le ministère fait la sourde oreille, le projet de loi d'orientation scolaire ne dit mot sur la question du lycée, de la réforme Chatel, de la réforme de l'enseignement technologique. Tout cela est renvoyé à un hypothétique bilan tiré fin 2013, en attendant les réformes s'appliquent, et dans notre pratique professionnelle nous devons agir pour que l'irréversible ne soit pas atteint, nous devons développer des solidarités de travail pour pouvoir réorienter le système dans le sens où nous le désirons.

Au lycée Artaud, la situation est particulièrement préoccupante tant sur les effectifs que sur les locaux ou les dotations pédagogiques, c'est l'existence même des 3 sections qui est en cause.




 Le but de cet article est de :

faire l'état des lieux, préserver l'avenir des trois sections ITEC SIN et EE, demander à la région l'investissement nécessaire, demander au rectorat et à l'inspection un soutien (pas de fermeture de postes à la rentrée , maintien des trois sections) demander à la chef d'établissement une prise en charge de ce problème en matière de recrutement d'élèves, en terme de DGH .

Remarque: il est à noter que l'équipe de direction du lycée ne peut être en aucune manière tenue pour responsable des dysfonctionnements constatés, et qu'elle a fait le maximum, en particulier le chef de travaux, pour faire en sorte que les installations puissent fonctionner malgré toutes les difficultés rencontrées dans le réaménagement des locaux.    

1/ Les effectifs :

ils sont inquiétants mais on peut redresser la barre

1 STI2D ITEC : 18 élèves

Term STI2D ITEC : 22 élèves

1 STI2D SIN : 18 élèves

Term STI2D SIN : 29 élèves

1 STI2D EE : 13 élèves

Term STI2D EE :

pour une capacité d'accueil de 87 élèves par niveau (soit 174)

CIT : 5 groupes de 16 élèves en 2012/2013 ( 6 groupes en 2011/2012 ).



2/ l'état des locaux

EDE SI CIT :

C I T : En l’attente de la continuation des travaux ( suite des cloisons ITEC ), l’éclairage est très faible et le chauffage presque inexistant ( température à vérifier ),

S I :

Enseignement transversal : les travaux ont eu lieu. Les avis sur la configuration de la salle divergent d'un collègue à l'autre (certains la trouvant accueillante d'autres pas du tout). Même si la surface prévue pour cet enseignement peut paraître suffisante, la réalité est toute autre : avec une classe regroupée ( par ex 1ère SIN + EE) on atteint un effectif de 31 élèves . Alors où les caser ? La solution de secours fut de disposer de la petite salle H01 « humide les jours de pluie » (près des WC), dans cette même salle nous avons enfin obtenu 4 PC.

La solution pérenne serait de limiter cette salle d’enseignement transversal à 26 élèves maxi.

Dans cette phase de transition, l'installation se fait au rythme de l'équipe pédagogique en collaboration avec le chef des travaux.


 Enseignement de spécialité SIN

la situation est inacceptable locaux exigus, mal aérés, sombres, bas de plafond, couloir séparant les deux salles.

Le nouveau labo de SIN n’en a que le nom, en effet peut-on parler de labo pour ce qui ressemble davantage à une cave , un sous sol, sans air (la température y sera suffocante dès les premiers beaux jours) , sans lumière, traversé par un horrible tuyau bruyant, avec des fenêtres, ou plutôt des lucarnes qui ne laisse presque rien passer, dont l’une , cassée, vient d’être condamnée, un plafond à 2m30 qui donne envie de baisser la tète quand on rentre et sous lequel on se sent écrasé , des murs crasseux, des fils électriques qui courent partout car pour alimenter ce « labo » nous ne disposons que de quelques prises murale (16A) qui ne suffisent pas à fournir la puissance demandée, il faut donc aller se brancher dans la salle à coté, difficile de faire le ménage dans ces conditions, dangereux même pour le personnel et les élèves, il ne faut pas se prendre les pieds dedans et encore moins renverser un seau d’eau ! Certes il y a désormais la surface, mais elle n’est pas encore utilisable car les cloisons ne sont toujours pas tombées, quand cela sera-t-il fait, on n’en sait encore rien, il faudra encore pousser les meubles, débrancher, rebrancher, nettoyer, repeindre les murs (soyons fous !) il est donc impossible d’envisager de quelconques projets un peu sérieux dans cette salle exigue, ni même de simples TP dans de bonnes conditions, on ne peut pas circuler, les élèves sont organisés en « îlots », nouveau concept à la mode des inventeurs de la STI2D, tous orientés dans des directions différentes, favorisant les bavardages, empêchant le prof d’intervenir facilement sur une table à moins de faire dégager les élèves ou de s’allonger sur la partie longue de la table pour atteindre le matériel qu’il faut bien évidemment transporter et ranger chaque fois qu’on en a besoin car bien sur il n’y a pas une étagère, un tiroir ni le moindre rangement. Et pourtant les projets doivent mettre en œuvre du matériel et des appareils, (il n‘y a pas que des activités informatiques), difficulté pour circuler, pour s’asseoir, le bureau prof (encore un ancien établi) trop près du mur et derrière lequel on est coincé, le tabourets élèves doivent être changés, il manque des armoires, des ordinateurs pour les TP réseaux, (l’installation du switch est en cours), des bandeaux manquent encore sur les tables, il manque une installation électrique digne de ce nom avec un tableau électrique et les appareillages de sécurité, la connexion au serveur par wifi est encore provisoire, il manque le point d’eau promis.

L'installation électrique est burlesque et serait dangereuse si nous manipulions un peu de puissance. Elle est plus que hors norme.

Le réseau WiFi est mal adapté aux bureaux à carcasse métalliques car les PC sont faradisés de fait.

Il n'y a pas d'espace de rangement pour les matériels et les projets. Du coup la surface de la salle (conforme au référentiel, c'est le seul point) est très mal utilisée et le matériel n'est pas en sécurité.

L'équipement en bandeaux des postes de travail est incomplet et le résultat final sera un équipement dépareillé ! (bien pour du neuf !!!)

Le projecteur vidéo est un modèle d'entrée de gamme et monté de façon à le rendre désagréable aux élèves (contre mon avis pourtant motivé).

Points positifs : on a assez d’ordinateurs maintenant, la configuration logicielle est propre et homogène et l’équipe de maintenance info disponible et efficace).

Bref on ne se sent vraiment pas bien dans ce labo, les élèves visiblement non plus.. difficile d’y rester pour travailler après la sonnerie.

Autre point dont personne ne parle : quand aurons nous des toilettes dignes de ce nom dans ce bâtiment ? Ces dernières sont vraiment indignes…

Enseignement de spécialité EE

là aussi les conditions ne sont pas dignes sol amianté (demande de saisie du CHS), courants d'air froids dans la salle, sécurisation des locaux non assurés, éclairage défaillant, circuits électriques mono et tri à revoir

En EE au lycée du matériel a été commandé en septembre, et on a reçu une toute petite partie (appareils de mesures) qui ont été dérobés (salle non sécurisée). S'il arrive, ce matériel ne sera certainement pas utilisé cette année car les projets démarrent dès janvier.  A noter également que pour les EE, nous ne disposons que d'une seule source d'énergie triphasée et d' aucun banc moteur. C'est un comble pour une spécialité qui porte le terme" ENERGIE". Nous travaillons essentiellement que sur les postes informatiques. 

Enseignement de spécialité ITEC :

Les travaux ont eu lieu, pour l’instant, le chauffage n’est pas efficace et certaines dalles du plafond sont encore absentes.

Les aérothermes du couloir ne fonctionnent pas.






 3/ le matériel pédagogique :

Enseignement transversal : les systèmes sont là mais il faudra du temps pour tous les mettre en œuvre, il manque quelques postes informatique dédiés aux systèmes, du matériel de mesure ainsi que le renforcement du réseau (câblé au lieu du wifi).

L'équipement de base prévu n'existe pas: il manque des ordinateurs, un tableau interactif (les maternelles ont ce type d'équipement), pas de logiciel de contrôle des activités internet des élèves sur le poste prof alors que cela existe dans d'autres sections. Ces manques, pourtant soulevés maintes fois, sont ignorés.

Globalement, les conditions de travail ne sont pas bonnes.

Les différents échos montrent une interrogation des élèves et des parents sur le transversal.
Remarque: les armoires sont pleines de valises qui attendent. Pléthore de matériel? Oui. Pourtant, plus de quoi acheter des cartouches d'encre ou du petit matériel.
Question:  les achats ont ils été raisonnés? Acheter un matériel plusieurs milliers d'euros pour 4 élèves maxi par séance est inadapté. D'autres achats, effet vitrine, ne présentent que peu d'intérêt.
Plusieurs achats de ce type ont été effectués depuis l'ouverture de la section et cela est manifestement une erreur. Nous aurions dû mettre en place une structure adaptée et agréable dans la salle transversal et seulement ensuite l'équiper en fonction des dotations.

Enseignement de spécialité ITEC :

l'action que nous avons menée l'année dernière a porté ses fruits, nous avons pu « sauver » 4 machines outils à commande numérique et les utiliser comme support pédagogique alors qu'elles étaient programmées pour être bradées. Les ordinateurs de remplacement sont toujours en attente et le matériel pédagogique (chaîne de fonderie et banc d’essai des matériaux) sont promis, les délais de livraison ne sont pas connus

L’enseignement en projet nécessite un budget de fonctionnement conséquent, on se dirige vers l’achat de produit standard plutôt que de fabriquer sur place ( Machines et espace se réduisent ).

Enseignement de spécialité SIN : L'équipement est encore très nettement insuffisant .

L'équipement est très inférieur au référentiel et insuffisant dans l'état pour réaliser des projets. Les achats sont toujours prévus avec un temps de retard quand ils sont faits. L'hexacopter est ainsi prévu depuis plus d'un an maintenant et s'il arrive à la rentrée, il ne sera pas possible de préparer sérieusement des projets. Aujourd'hui, le seul matériel dont on dispose est un robot Tetrix et un télescope ETX90 acheté sur le budget du bac 2012 électronique.

Enseignement de spécialité EE : l'état des locaux ne permet pas l'installation de matériel onéreux, une partie de la dotation a été volée, il est impossible aujourd'hui de donner un enseignement pratique dans une salle où il n'y a ni oscilloscope, ni appareil de mesures, quasiment pas de systèmes.

Les écrans prennent toute la place sur les bureaux, il n'y a plus de vidéo projecteur. La section est en grand danger.



Il est encore temps avant l'arrivée de la DGH de se mobiliser tous ensemble pour relancer nos sections, pour échanger nos pratiques, pour éviter les mesures éventuelles de carte scolaire.

Pour cela, le Rectorat, l'administration du lycée et le conseil régional doivent répondre à nos demandes.



Les collègues enseignant en STI2D au lycée Artaud

la section syndicale SNES

1 commentaire:

  1. La situation est dramatique. Pousser quelqu'un à se suicider, n'est-ce pas assimilable à un crime ?

    Le bilan est là, un mort pour l'instant. Il serait bon de se pencher au moins sur ses rapports d'inspections, leurs auteurs et leurs responsables pour faire avancer l'enquête...

    Bien qu'on ait essayé de me flinguer avec deux rapports d'inspections à la sixième année sur l'académie de Nantes (Angers), juste avant un CDI ou une titularisation je suis toujours en vie mais sans emploi. Je suis donc professeur d'électronique au chômage. Comment dans ses conditions peut-on donner encore un peu d'espoir aux générations qui nous suivent ? Sans ma foi, je ne serais probablement plus là.

    "La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l'Education nationale est écrasante." "Qui osera le dire ?" On peut ajouter à cela l'acharnement à détruire la filière électronique en France au profit d'autres pays. Avec la présence de puces RFID au sein d'une carte d'identité ou d'un permis de conduire, il est possible de localiser chaque individu, ainsi avant même qu'il y ait le moindre rassemblement il sera possible de placer le comité d'accueil adéquat et d'effectuer automatiquement les profilages.

    En France, nos lycées sont de véritables lieux propices à la consommation de produits stupéfiants. On mélange drogués, handicapés, et autres personnes dans les classes. A qui profite cette supercherie ? De plus en plus de bacheliers et de moins en moins d'embauches, il faudra que l'on m'explique! J'ai peur d'avoir compris!

    Bon courage

    RépondreSupprimer