lundi 10 décembre 2012

Contrats avenir-professeurs




Au menu du CA du lycée Artaud du 4 décembre, figurait parmi les points de l’ordre du jour, l’autorisation que le CA avait à accorder au proviseur de recruter un contrat d’avenir professeur.

De quoi s’agit-il ?

Au mois d’août, le Parlement a voté une loi mettant en place les « contrats d’avenir », qui s’appliqueront dans le second degré sous forme de « contrats d’avenir professeur ».

Partant du constat, que nous partageons, que les jeunes de milieux défavorisés ont plus de difficultés, depuis l’élévation du niveau de recrutement, pour aller vers les métiers de l’enseignement, le Ministère créerait ainsi une sorte de « prérecrutement » .

Dans le détail : des étudiants boursiers, en licence ou M1, seront engagés sur des contrats d’un an, renouvelables pour un total de 3 ans.

Ils devront s’engager à présenter des concours de recrutement.

Le problème est que les décrets d’application de cette loi ne sont pas encore sortis.

Ce qui est connu actuellement:

- Quelle tâche pour ces personnels ? Dans les lycées et collèges, selon la plaquette de présentation du Ministère:

«  pratique accompagnée intégrant une prise en charge progressive de séquences pédagogiques en présence et sous la responsabilité d’un enseignant ; éventuellement, participation à l’évaluation d’activités (en master 1) ». ( Correction de copies ?) « Quel que soit votre niveau d’études, vous participerez aux activités de soutien et d’aide ou d’accompagnement individualisés organisées dans l’école ou l’établissement scolaire. » Bref, un travail pédagogique complet.

-Quel horaire ? Le texte ministériel fait référence à12 h hebdomadaires… Mais la loi fixe pour maximum la moitié de la durée légale du travail. Comme il s’agit de contrats de droit privé, on peut craindre qu’en l’absence de textes précis, ce ne soit 17 h 30 !

Difficile de préparer sérieusement des concours dans ces conditions…

-Quelle rémunération ? 400 euros de salaire ( ! ) avec des bourses diverses, on arriverait, tout compris, en moyenne à 900 euros…


Tel qu’il existe dans son imprécision, ce dispositif fragilise donc un peu plus des personnes déjà en situation précaire. Il grignote les garanties statutaires générales de la Fonction publique en donnant aux chefs d’établissement un pouvoir de recrutement sur ces personnels.

Il ne ressemble en aucune manière à un vrai « prérecrutement » qui puisse attirer des jeunes étudiants.

Le Recteur, qui veut commencer le recrutement en janvier, a voulu forcer la main aux établissements en demandant un vote en CA pour des autorisations qui ressemblent donc à des chèques en blanc. C’est sur ce flou qui peut conduire à toutes les dérives que nous avons argumenté, et que l’écrasante majorité du CA ( 12 voix contre, 2 pour, 4 abstentions ) a refusé de donner cette autorisation.

La bataille continue pour mettre en place une politique de recrutement vraiment attractive pour des jeunes de toute origine sociale.

1 commentaire:

  1. Bravo !! Alors que les lycées du 13008 ont voté pour avec la consigne du snes donnée dans le bulletin académique de janvier !

    A la rentrée les lycées sud de Marseille seront mieux dotés que les lycées Nord

    bravo le snes !!!

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