Au menu du CA du lycée Artaud du 4
décembre, figurait parmi les points de l’ordre du jour,
l’autorisation que le CA avait à accorder au proviseur de recruter
un contrat d’avenir professeur.
De quoi s’agit-il ?
Au mois d’août, le Parlement a voté
une loi mettant en place les « contrats d’avenir », qui
s’appliqueront dans le second degré sous forme de « contrats
d’avenir professeur ».
Partant du constat, que nous
partageons, que les jeunes de milieux défavorisés ont plus de
difficultés, depuis l’élévation du niveau de recrutement, pour
aller vers les métiers de l’enseignement, le Ministère créerait
ainsi une sorte de « prérecrutement » .
Dans le détail : des étudiants
boursiers, en licence ou M1, seront engagés sur des contrats d’un
an, renouvelables pour un total de 3 ans.
Ils devront s’engager à présenter
des concours de recrutement.
Le problème est que les décrets
d’application de cette loi ne sont pas encore sortis.
Ce qui est connu actuellement:
- Quelle tâche pour ces personnels ?
Dans les lycées et collèges, selon la plaquette de présentation du
Ministère:
« pratique accompagnée intégrant une prise en charge
progressive de séquences pédagogiques en présence et sous la
responsabilité d’un enseignant ; éventuellement, participation à
l’évaluation d’activités (en master 1) ». ( Correction
de copies ?)
« Quel
que soit votre niveau d’études, vous participerez aux activités
de soutien et d’aide ou d’accompagnement individualisés
organisées dans l’école ou l’établissement scolaire. »
Bref, un travail pédagogique complet.
-Quel horaire ? Le texte
ministériel fait référence à12 h hebdomadaires… Mais la loi
fixe pour maximum la moitié de la durée légale du travail. Comme
il s’agit de contrats de droit privé, on peut craindre qu’en
l’absence de textes précis, ce ne soit 17 h 30 !
Difficile de préparer sérieusement
des concours dans ces conditions…
-Quelle rémunération ? 400
euros de salaire ( ! ) avec des bourses diverses, on
arriverait, tout compris, en moyenne à 900 euros…
Tel qu’il existe dans son
imprécision, ce dispositif fragilise donc un peu plus des personnes
déjà en situation précaire. Il grignote les garanties statutaires
générales de la Fonction publique en donnant aux chefs
d’établissement un pouvoir de recrutement sur ces personnels.
Il ne ressemble en aucune manière à
un vrai « prérecrutement » qui puisse attirer des jeunes
étudiants.
Le Recteur, qui veut commencer le
recrutement en janvier, a voulu forcer la main aux établissements en
demandant un vote en CA pour des autorisations qui ressemblent donc à
des chèques en blanc. C’est sur ce flou qui peut conduire à
toutes les dérives que nous avons argumenté, et que l’écrasante
majorité du CA ( 12 voix contre, 2 pour, 4 abstentions ) a refusé
de donner cette autorisation.
La bataille continue pour mettre en
place une politique de recrutement vraiment attractive pour des
jeunes de toute origine sociale.
Bravo !! Alors que les lycées du 13008 ont voté pour avec la consigne du snes donnée dans le bulletin académique de janvier !
RépondreSupprimerA la rentrée les lycées sud de Marseille seront mieux dotés que les lycées Nord
bravo le snes !!!